L'amour ......interprèté?
Dans la vie une des expériences les plus fantastiques c'est de rencontrer l'amour et bien évidemment de le vivre.
Le quotidien se charge à lui tout seul de l'entamer tranquillement mais sûrement si on n'y prend garde. Donc tous les jours des petites attentions, certaines insignifiantes permettent à cet amour de continuer à fleurir ou à refaire des fleurs. Bref, l'amour a le privilège de demander un entretien délicat fait de respect , d'attention, de délicatesse, d'humour, de voyage, d'amitié, de vie sociale, de vie professionnelle ....
Le jour de notre mariage, on m'appelle par le nom de L'Homme en me faisant du madame par ci, madame par là. Je réalise que je devrais perdre mon nom. Ce nom qui m'avait accompagné pendant toute ma vie , qui m'avait donné une identité, qui m'avait permis entre autre de savoir qu'aux examens j'étais reçue...
Je ne pouvais pas le quitter. J'avais la terrible impression de ne plus être moi-même, de n'exister que par rapport à l'Homme. Donc le jour du mariage je me suis retrouvée avec des problèmes existentialistes.
L'Homme m'a soutenue même si ce fut une surprise pour lui. Nous n'avions jamais évoqué ni même pensé à parler de ce qui devenait un problème important pour moi.
J'ai donc gardé mon nom . La loi du 6 fructidor de l'an 2 m'a bien aidée et son corollaire qui punissait toute usurpation d'identité d'une amende proportionnelle à son salaire! C'est un peu différent actuellement au niveau législatif mais la même mentalité est cependant restée dans la pratique
Je pouvais garder ce nom qui tout simplement me représentait (pas de problème d'éradication de mon patronyme , je m'en moquais comme de ma première chemise, pas de problème d'ego ...)
"Vous n'aimez pas votre mari" m'assène un employé de banque que je me suis empressée d'abandonner. Eh bien, pas du tout, c'est même le contraire, je veux qu'il ait une femme avec sa personnalité , une femme indépendante qui n'a pas besoin de lui pour se défendre, une femme qui n'a pas besoin de savoir qu'elle est l'épouse de ... pour vivre.
Ainsi mon épanouissement ne pouvait qu'être bénéfique pour L'Homme puisque si j'étais heureuse avec moi-même je ne pouvais que rayonner sur lui.
Et pourquoi de temps en temps donnais-je son patronyme quand on m'interrogeait sur mon nom. Je fus bien surprise de réaliser que je donnais son nom quand je ne voulais pas assumer moi-même la suite de l'événement. De ce jour j'ai toujours donné le mien.
Il se trouve que des gens de la famille de L'Homme et quelques rares personnes de mon entourage ( j'ai failli ne pas partir en vacances sur un voilier au caraïbes pour un billet d'avion pris avec un autre patronyme!) insistent pour m'affubler de ce qui ne me correspond pas. Ainsi samedi au mariage de la nièce de L'Homme j'étais désignée pour le plan de table par son nom.
Décidément pour respecter l'autre, respecter sa liberté et le respect de l'indépendance de la femme, il y a encore des lustres à travailler!
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