La confiance, un bien inestimable

Vendredi dernier madame Mère accepte volontiers de venir se promener avec moi très tranquillement pendant une demi heure. Le lendemain samedi il n'en est pas question , elle se dit fatiguée avec une grosse envie de dormir. De fait elle baille toutes les dix minutes. Je m'installe donc près d'elle dans l'entrée de l'établissemnt et nous avons fait salon avec des résidents qui sont venus tchatcher avec moi puisque maman avait une nette tendance à dormir. Puis elle se llève , ce n'est pas pour aller aux toilettes mais pour marcher quand même dans les couloirs en s'agrippant à la rampe pour déambuler. Je commence à émettre des idées qui ne sont pas en faveur de l'établissement. Il n'y a pas d'infirmière. Le dimanche après midi elle a bien du mal à boire son café, produit qu'elle adore. Je me souviens quand petite fille, elle m'envoyait lui préparer ce jus de chaussette comme je l'appelais, avais-je entendu quelqu'un en parler ainsi alors qu'il était noir comme du cirage. Mes idées négatives commencent à envahir et à parasiter mon esprit.

Le lundi matin j'appelle son médecin en lui exposant mes doutes mais en lui signifiant ma possible  paranoïa. L'Homme inquiet aussi prend le taureau par les cornes, va voir sa belle mère et devant son état, s'entretient avec l'infirmière. Il n'y a pas eu dosage plus important pour le WE. Il la couche et rentre à la masion me disant tu devrais aller voir ta mère. Je sens que les choses vont mal évoluer.

Effectivement, je décide de prévenir mes enfants et ma soeur et mon frère. Le médecin souhaite juger avec un bilan hospitalier afin de tenter un diagnostic. Attente de l'ambulance. Hospitalisation. Le médecin des urgences, une copine, reussit grâce à la biologie et au scanner à donner un diagnostic qui ne nécessite qu'un traitement antibiotique pendant deux semaines.

Madame la reine mère trône à nouveau entre ses différentes vies qui passent de "pourquoi je vis encore" à "tout à l'heure je dois aller garder les moutons dans le champ là bas!"

Moi médecin qui connait bien la pathologie dont elle souffrait, je n'ai rien vu, peut être parce que j'ai décidé depuis longtemps de ne pas soigner ma famille (d'ordinaire je garde un oeil critique) mais surtout parce que j'ai totalement perdu la confiance dans l'établissement.

Je suis stupéfaite du rôle si hypnotique de la confiance ou de son contraire sur la raison