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De Tout et de Rien de Marieswiss
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15 mars 2014

Distorsion du temps

Tous les signes sont en faveur de l'annonce du printemps. Cependant il nous faut être vigilant car "quelqu'un m'a dit" que nous avions exactement le même temps qu'en 1958 et que si les ressemblances continuent, nous subirons de grosses gelées en avril mai. A voir.

Mais si tous les signes sont au printemps, moi, je n'y comprends pas grand chose parce que je suis encore en Octobre avec ma terrible épreuve. Je connaissais la distorsion du temps utilisée en hypnose ericksonnienne mais la vivre à cette échelle est un peu surprenant voire effrayant.

Le chagrin reste encore très pregnant. Je fais mes courses dans l'hyper, j'ai tendance à garder les yeux au sol quand je ne cherche pas mon produit. Des pieds arrivent dans ma direction je lève le regard , un copain collègue de nous deux. Il a du mal (moi aussi) à trouver quelque chose à dire à moins qu'il ne sache comment le dire . Du coup c'est cette phrase casse-pied qui sort "comment vas tu?" D'emblée il a les yeux qui rougissent et qui se mouillent. Après deux ou trois phrases d'échange il me dit "je te laisse, sinon on va pleurer ici tous les deux". Il avait raison.

Même chose un autre jour, c'est le copain collègue que j'avais appelé au secours psychologique durant  la fameuse nuit. Nous avons échangé un peu mais ses yeux ont vite rougi et se sont vite mouillés, idem pour moi. Heureusement je n'ai jamais tant utilisé de maquillage waterproof et je m'y tiens sinon il y aurait de quoi rire du clown triste.

Le téléphone est beaucoup plus silencieux, les mails se sont raréfiés... c'est la vie. Chacun à sa façon vit le départ de L'Homme sans trop savoir comment se comporter avec moi. Et je suis à la fois dans le même comportement et dans l'absence d'envie de vie communautaire. Comme si j'avais un besoin de me retrouver avec moi-même. C'est peut être normal pour prendre le temps de me restructurer sans son épaule, son regard, sa manière d'être, de penser si apaisante et si tendre.

Tous les signes du printemps sont là mais comme  pour son départ , c'est l'irréalité qui prime sur la réalité.

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Commentaires
F
Par peur d'être maladroite c'est bien souvent que je commente pas ( pas seulement chez vous) et après je regrette, je me dis que ces quelques mots auraient pu faire plaisir...De visu ce n'est pas plus simple, mais un regard, un geste peut vous faire savoir que votre tristesse est partagé. Quelque fois aussi on peut partager des moments de silence lors d'une marche, un trajet en voiture , un cinéma...Même ressenti que Coumarine...
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C
je te lis, démunie devant ta grande souffrance...Je voudrais te lire que je suis admirative de ta lucidité et de ton courage...même si je ne commente pas très souvent!
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A
Cela te paraîtra peut-être étrange, mais en lisant ton billet, me venaient des mots comme : oui… Voilà… C'est bien…<br /> <br /> je m'explique : dans les premiers mois après une telle épreuve, il est nécessaire d'être beaucoup entouré, parce que seul on est totalement désemparé. Comme tu le dis, le temps passant, les mails, le téléphone se font plus rares… Bien sûr, il y a cette distorsion du temps que tu évoques. Pour toi tout est encore proche, pour d'autres c'est déjà plus lointain. Mais je me demande si quelque part il n'y a pas là une sorte de « sagesse de vie » en son aspect collectif. <br /> <br /> Quelque chose qui advient pour que puisse commencer ce que tu appelles ainsi : « Comme si j'avais un besoin de me retrouver avec moi-même. C'est peut être normal pour prendre le temps de me restructurer sans son épaule, (....) ».<br /> <br /> je crois que c'est cela, en effet. Comme une nouvelle étape.<br /> <br /> <br /> <br /> Toujours à tes côtés.
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C
Chère Marieswiss, je t'ai vu souvent commenter chez moi et tu vois je n'avais jamais eu le temps ou la curiosité d'aller voir chez toi. Et puis aujourd'hui j'ai relu toute ton histoire, c'est sans doute le hasard d'être tombée sur ton blog aujourd'hui, mais je ne savais pas du tout ce que tu vivais et j'ai été profondément bouleversée par la façon extraordinaire dont tu exprimes ton chagrin et tes ressentis.<br /> <br /> Je voudrais t'assurer de mon soutien et de mon amitié, même si je sais que mes pauvres mots ne sont pas grand chose, mais je sais aussi combien le soutien des gens m'est important. <br /> <br /> Bien a toi
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P
Il est en effet difficile de trouver les mots... Ta douleur est telle que les mots peuvent blesser ou tout au moins faire souffrir sans aucune intention de le faire. Je décortique chacun de tes billets et souvent je préfère m'abstenir d'un commentaire car, souvent aussi, les mots que je commence à écrire me semblent inappropriés, incongrues, déplacés de par ta situation. <br /> <br /> Courage Marie. Ceux qui t'entourent, même s'ils ne s'expriment pas, pensent à toi, à ton chagrin et compatissent ...
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