Distorsion du temps
Tous les signes sont en faveur de l'annonce du printemps. Cependant il nous faut être vigilant car "quelqu'un m'a dit" que nous avions exactement le même temps qu'en 1958 et que si les ressemblances continuent, nous subirons de grosses gelées en avril mai. A voir.
Mais si tous les signes sont au printemps, moi, je n'y comprends pas grand chose parce que je suis encore en Octobre avec ma terrible épreuve. Je connaissais la distorsion du temps utilisée en hypnose ericksonnienne mais la vivre à cette échelle est un peu surprenant voire effrayant.
Le chagrin reste encore très pregnant. Je fais mes courses dans l'hyper, j'ai tendance à garder les yeux au sol quand je ne cherche pas mon produit. Des pieds arrivent dans ma direction je lève le regard , un copain collègue de nous deux. Il a du mal (moi aussi) à trouver quelque chose à dire à moins qu'il ne sache comment le dire . Du coup c'est cette phrase casse-pied qui sort "comment vas tu?" D'emblée il a les yeux qui rougissent et qui se mouillent. Après deux ou trois phrases d'échange il me dit "je te laisse, sinon on va pleurer ici tous les deux". Il avait raison.
Même chose un autre jour, c'est le copain collègue que j'avais appelé au secours psychologique durant la fameuse nuit. Nous avons échangé un peu mais ses yeux ont vite rougi et se sont vite mouillés, idem pour moi. Heureusement je n'ai jamais tant utilisé de maquillage waterproof et je m'y tiens sinon il y aurait de quoi rire du clown triste.
Le téléphone est beaucoup plus silencieux, les mails se sont raréfiés... c'est la vie. Chacun à sa façon vit le départ de L'Homme sans trop savoir comment se comporter avec moi. Et je suis à la fois dans le même comportement et dans l'absence d'envie de vie communautaire. Comme si j'avais un besoin de me retrouver avec moi-même. C'est peut être normal pour prendre le temps de me restructurer sans son épaule, son regard, sa manière d'être, de penser si apaisante et si tendre.
Tous les signes du printemps sont là mais comme pour son départ , c'est l'irréalité qui prime sur la réalité.