Toute la relativité d'une mauvaise nouvelle

9 H ce matin mon portable sonne. ELLE a eu un malaise . Le SAMU a donné comme téléphone celui des soins intensifs de cardiologie. Mon sang fait des tours et des révolutions, j'ai chaud mais aussi froid. J'imagine le pire. Allo aux urgences qui confirment le diagnostic. Continuer à respirer et prendre les bonnes décisions.

Sur la route se concentrer. Même la musique est à la fois de trop et pas assez forte pour imposer le silence à toutes ces idées.

Trouver la bonne porte dans ces lieux hideux, gris (c'est fou comme le béton vieillit mal, c'est fou comme les couleurs choisies par certains  décideurs se révélent si moches dès qu'elles passent ou ne sont plus à la mode). Pratique:  au sol des couleurs à suivre (dingue comme on est à l'aise avec le basique de la maternelle) . La sonnette , tout de suite une infirmière vétue de rose (bizarre , c'est une tenue presque officielle de sage femme)

- Attendez le médecin va venir vous voir.

Une demi heure après , toujours rien , bon d'accord ils ont du boulot mais ... la famille fait aussi partie intégrante  de la qualité de l'accueil. Je re-sonne . Finalement on me conduit vers ELLE. En fait, rien ne colle avec le diagnostic initial. Mais bon, je me sécurise parce que le traitement est en cours, de plus,  ELLe va bien . ELLE a son humour:

-  J'ai appelé car j'avais mal à gauche dans la poitrine et je ne voulais pas partir comme ça. dit elle en s'amusant de l'effet.

Après plusieurs heures on n'a toujours pas vu de médecin mais on apprend indirectement qu'il n'y a pas un problème cardiaque mais une infection pulmonaire.... Je trouve que c'était moins risqué qu'avec un infarctus.

C'est bête à dire mais ça m'a fait immensement plaisir .

C'est fou comme le stress nourrit son monde...ce soir, j'ai plutot dédaigné mon confit d'épaule d'agneau