Un petit bout de la préparation du carnaval de Rio

L'an dernier j'ai eu cette chance étonnante de voir le carnaval de RIO en vrai et donc sur le sambodrome. Je m'étais promis de trouver le moyen de voir un peu de l'envers du décor.

La samba est reine dans le coeur du bresilien

Depuis 2003 est ouvert ce qu'ils appellent la cité de la samba (a citade do samba) Bien sûr il faut payer 10 réals par personnes pour y rentrer. Et nous pouvons errer dans l'enceinte. Photos interdites dommage!!

Il s'agit de bâtiments conçus pour permettre à l'école de samba (les meilleures!) d'utiliser son "hangar" pour construire ses chars qui défileront. Trois niveaux de bureaux ou de salles de travail y sont attenants.

Ils entourent une route simulant le sambadrome comme une piste d'athlétisme et au centre un lieu de spectacle <150 reals> et un resto.

Un couloir est installé en extérieur et en hauteur (ils ont même prévu un ascenseur qui fonctionne à un autre moment que lorsque nous sommes passés pour nous faire faire du sport) qui relie les différentes "écoles", il donne sur une large porte donnant elle-même sur une mezzanine par laquelle nous pouvons voir l'élaboration des différents chars.

J'y ai ressenti moult impressions car des chars que j'avais admirés l'an dernier étaient en partie à l'abandon. Le rêve passait  à la réalité mais en même temps les nouveaux étaient en préparation. La récupération d'une année sur l'autre est une évidence.

Certains chars sont très avancés (le 1^er défilé doit être le 20 février), d'autres au stade de l'armature centrale et d'autres encore étrangement terminés pour une petite partie (exemple: des vaches peintes de façon très  attrayantes) et le reste encore loin d'être au même niveau de finition.

Des petites mains travaillent les plumes, les rubans de dorures et de perles et les miroirs, les ferronniers s'activent avec leur soudure pour donner des formes avec des morceaux de fer d'un bon diamètre, les menuisiers avec ce que j'appellerais du contre plaqué donnent l'aspect final en recouvrant l'armature. C'est un travail titanesque qui se fait avec plus ou moins de monde selon l'école. Celle qui a gagné l'an dernier Beija flor  foisonnait d'activité mais les chars n'en sont pas plus avancés. Les derniers à s'affairer tranquillement sont les décorateurs parfois en dansant au rythme d'une samba qu'ils ont en tête.

Quelle quantité de travail il y a derrière ces beautés fastueuses qui défilent deux fois pour les six champions. Création, propositions vraisemblablement avec des présentations en miniature les réunions décisionnelles et la logistique.

Quel boulot pour coordonner tous ces corps de métier et l'approvisionnement aussi bien en ferraille qu'en rubans, en plastiques dorés, en peinture avec  les pinceaux, les pistolets, en tissus sans compter la colle et les pistolets, les agrafes et agrafeuses, les fers à souder (les étincelles jaillissaient de partout, sans protection pour les yeux et le visage pour la plupart!) et que sais-je encore?

Connaître le cœur d'un char lui donne encore plus de prestance car je le sais capable de transporter des danseurs endiablés pendant leurs 80 minutes de défilés